mardi 29 septembre 2015

MAROC

Aperçu général


La nouvelle Constitution du Maroc votée en juillet 2011 réaffirme que « l’Islam est la religion d’État, qui garantit à tous le libre exercice des cultes » (article 3). Mais en pratique, les autres minorités ne peuvent pas bénéficier de la liberté de culte qu’à deux conditions : qu’ils ne soient pas Marocains et qu’ils ne cherchent pas à diffuser leur foi.
La population marocaine est musulmane sunnite à plus de 99%. Les autres groupes religieux, qui ne représentent au total que 1% de la population, sont ceux des athées, des chrétiens, des israélites, des musulmans shiites et des bahaïs. D’après les chefs des communautés israélites, il y aurait  au Maroc entre 3 000 et 4 000 Juifs. Les communautés de résidents chrétiens d’origine étrangère, en majorité catholiques et protestantes, comptent environ 5 000 membres pratiquants, même si certains responsables protestants et catholiques parlent de 25 000 membres pratiquants. Plusieurs leaders chrétiens locaux estiment qu’il y aurait 4 000 citoyens marocains chrétiens (principalement de l’ethnie Amazigh) vivant surtout dans le sud du pays, qui fréquentent régulièrement les « églises domestiques ». Certains leaders chrétiens avancent même le chiffre de 8 000 citoyens marocains chrétiens dans le pays, mais beaucoup d’entre eux ne se réunissent pas régulièrement par crainte de la surveillance des autorités et de la persécution sociale. Pour les chrétiens étrangers qui vivent au Maroc, les églises ne manquent pas : ces édifices avaient été construits du temps du protectorat français. Le site Internet du diocèse de Rabat affirme qu’il y a 25 000 catholiques baptisés au Maroc.

Conversions de l’islam à une autre religion

L’article 220 du code civil pénal stipule que toute personne qui emploierait des « moyens de séduction dans le but de convertir un musulman à une autre religion, soit en exploitant sa faiblesse ou ses besoins, soit en utilisant à cette fin des établissements d’enseignement, de santé, des asiles ou des orphelinats » encourt une peine allant de six mois à trois ans d’emprisonnement et une amende allant de 100 et 500 dirhams.
L'article 222 du code civil pénal Celui qui, notoirement connu pour son appartenance à la religion musulmane, rompt ostensiblement le jeûne dans un lieu public pendant le temps du ramadan, sans motif admis par cette religion, est puni de l'emprisonnement d'un à six mois et d'une amende de 200 à 500 dirhams.
En 2010, le gouvernement avait expulsé des chrétiens étrangers accusés de prosélytisme. Dans la période couverte par ce rapport, on n’a pas constaté d’autre cas analogue.
En avril 2012, en réponse à une question sur la liberté de religion qui lui avait été posée par le ministre des Habous et des Affaires islamiques, le Conseil supérieur des Oulémas du Maroc (présidé par le roi Mohammed VI) a émis une série de fatwas. Il a statué notamment que « le musulman qui change de foi mérite la peine de mort ».
Le 28 Août 2013, un ouvrier agricole de 30 ans, converti au christianisme depuis sept ans, a été arrêté pour prosélytisme à Aïn-Aïcha, dans la région de Taounate. Les enquêteurs ont saisi des copies de la Bible à son domicile. Sommé de comparaître devant le Tribunal de Taounate, il a été condamné à six mois de prison et à une amende de 1 500 dirhams.
Le 6 février 2014, un juge de la Cour d’appel du Maroc a cassé un jugement contre Mohamed El Baladi, 31 ans, un ancien musulman converti au christianisme, condamné à 30 mois de prison pour prosélytisme présumé. Le juge a décidé de classer l’affaire sans suite pour manque de preuves. Le 28 août 2013, dans la ville d’Aïn Aicha, province de Taounate, les agents de sécurité avaient arrêté El Baladi pour présomption de prosélytisme envers deux musulmans : quelqu’un l’avait dénoncé à la police après avoir entendu une conversation qu’il avait eue avec ces derniers au sujet de sa foi. Pendant l’arrestation, la police avait insulté El Baladi pour avoir abandonné l’islam et tenté de le contraindre à révéler le nom d’autres chrétiens convertis. À l’audience qui s’était tenue ensuite au Tribunal le 3 septembre 2013, El Baladi avait été condamné à deux ans et demi de prison et 5000 dirhams d’amende (600 dollars US) pour avoir « ébranlé la foi d’un musulman ».

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